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L'Équateur : au paradis des oiseaux !

L'Équateur, ce ne sont pas moins de 1 650 espèces ! C''est un incontournable pour les ornithologues. Tour d'horizon de sa biodiversité.

En bref : Une diversité endémique et géographique vous attend pour ce qu’il est de l'ornithologie aux pays des 4 mondes ! Découvrez plus de 1 600 espèces d’oiseaux !

Petit par sa taille, l’Équateur est pourtant l’un des pays à la biodiversité des plus importantes au monde ! Il fait à peine la moitié de la France mais on n’y recense pas moins de 600 espèces d’amphibiens, 500 espèces de reptiles et… 1 600 espèces d’oiseaux ! Pas moins de 17 % du total mondial des espèces d’oiseaux se trouvent en Équateur. C’est un lieu privilégié pour observer nos amis à plumes dans leur milieu naturel. Et pourquoi ne pas s’adonner à la photographie dans des conditions exceptionnelles ?

La biodiversité la plus dense au monde

L’Équateur, bien que de taille très réduite, jouit d’un emplacement exceptionnel au milieu du monde : fendu par la chaîne volcanique de la cordillère des Andes, 40 % du pays est recouvert par la forêt amazonienne. La région côtière est chaude et humide toute l’année et les Galápagos, exceptionnel archipel au cœur du plus ambitieux projet de conservation du monde, sont un véritable havre de paix pour ses espèces endémiques. Avant même que l’Équateur ne soit l’Équateur, c’est le fameux scientifique allemand von Humboldt et son acolyte français Bonpland qui se penchèrent de près à la diversité de la région à la fin du XVIIIe siècle.

D’un point de vue géologique, c’est la formation « brutale » (sur quelques millions d’années…) des Andes qui a entraîné une répartition si singulière des espèces. Des espèces très similaires retrouvent des cousines de chaque côté des Andes, que ce soit en Amazonie ou vers la côte pacifique, car elles datent d’avant l’éclosion des volcans ! Ce sont donc des espèces endémiques, n’existant que dans un seul écosystème, faisant de l’Amazonie et des Andes équatoriennes des endroits uniques par leur biodiversité. Les remarquables capacités de résistance et d’adaptation des espèces animales et végétales sont, encore aujourd’hui, étudiées de près par les biologistes. Car oui, on trouve toujours de nouvelles espèces dans ce petit pays. L’Équateur fait partie des zones de « mégadiversité » reconnues par l’ONU et à ce titre mérite une attention particulière afin de lutter contre les nombreux fléaux modernes menaçant ce cadeau de la nature.

La naissance géologique du pays en a donc fait un incroyable terrain de jeu pour Dame Nature. Sur 50 kilomètres carrés de forêt amazonienne, on peut trouver jusqu’à 500 espèces d’oiseaux ! À titre de comparaison, la France entière en recense à peine 76. Pas mal, non ? Mais que vous alliez dans les Andes, dans le paramo, au fin fond de la forêt amazonienne, au cœur de la forêt des nuages ou encore aux Galápagos, vous trouverez des espèces très différentes. Je vous en propose un petit florilège.

Les Andes et le paramo : au royaume des condors et des colibris

On pense souvent que passée une certaine altitude, la vie ne fait plus son chemin. Pourtant, si l’oxygène s’y fait rare, vous retrouvez en réalité une faune et une flore très diverses, même dans les paramos. Kezako, le paramo ? C’est l’écosystème tropical d’altitude perché entre 3 500 mètres et 4 800 mètres. Attention toutefois, ne vous attendez pas à y retrouver des palmiers ! C’est une végétation d’arbustes, faite pour résister aux températures basses et aux vents glaciaux de ces hauteurs.

De nombreuses espèces de colibris vivent dans la cordillère. Elles sont un élément essentiel de l’écosystème : en se nourrissant, elles permettent notamment la pollinisation des « chukirawa ». Ces derniers donnent ainsi des fleurs et des baies qui sont l’alimentation principale des petits volatiles. Un spectacle fascinant et apaisant ! L’Équateur ne compte pas moins de 132 espèces de colibris, toutes régions confondues, et ce serait dommage de passer à côté. Avec leur frénétique battement d’aile, mieux vaut avoir un sacré appareil photo pour les immortaliser en mouvement ! Si vous voulez les voir à Quito, c’est possible au jardin botanique. Eh oui, la capitale est aussi une merveille de biodiversité.

Je ne pourrais bien sûr pas parler des Andes sans évoquer l’emblème de la région : le fameux condor ! Malheureusement, le pays ne compte plus que 50 spécimens et pour les voir il faut donc le vouloir. De nombreux oiseaux de proie sont similaires mais l’authentique condor andin s’observe surtout dans la réserve de l’Antisana, dans le parc du Cotopaxi, ainsi qu’aux alentours des volcans Cayambe et Pichincha.


Mais faucons, buses, chouettes, cinclodes peuplent aussi le paramo ! Et si vous croisez une vigogne en prime dans la réserve du Chimborazo, ne soyez pas surpris : même si elles n’ont pas d’ailes, c’est leur habitat naturel !

Tout au sud des Andes, vous trouverez aussi des oiseaux dans le parc du Podocarpus. Le sud de l’Équateur est peu connu et moins touristique, vous y trouverez pourtant de nombreux trésors cachés hors des sentiers battus [Lien article Sud Équateur].

Les forêts de nuages

En perdant quelques mètres d’altitude, entre 1 000 mètres et 3 500 mètres, on rentre dans les écosystèmes connus comme les « forêts de nuages » cloud forest »). Au-delà de leur aspect poétique, ce sont des écosystèmes caractérisés par leur grande humidité. Et où il y a de l’eau, il y a de la vie ! On y trouve donc de nombreux amphibiens mais aussi un grand nombre de mammifères, d’oiseaux et de plantes. On qualifie ces zones des Andes comme tropicales.

S’il en existe plusieurs en Équateur, la plus connue est la zone de Mindo, où il est notamment possible d’observer le fabuleux coq-de-roche, un petit oiseau rouge avec une drôle de tête, prisé des ornithologues amateurs comme professionnels. C’est une expérience unique que d’aller les observer au lever du soleil et écouter leur bruyante parade nuptiale en pleine forêt avec un guide. Il faudra faire preuve de patience et surtout de silence, c’est un oiseau timide ! Demandez-moi, j’ai quelques idées à vous donner pour trouver le bon guide ou vous aider à choisir une réserve. Du côté de Mindo et de la vallée de l’Intag, les réserves de Santa Lucía et de Maquipucuna sont des trésors de biodiversité. En plus des oiseaux, vous pourrez aussi tenter d’y observer le fameux ours à lunettes, ce discret géant des Andes.


Les colibris foisonnent également et font partie du paysage. Plus sympas que les pigeons de ville, on ne va pas se mentir ! À Mindo on trouve également des toucans, reconnaissables par leur bec de taille impressionnante par rapport à leur tête. D’ailleurs, National Geographic a élu Mindo l’une des meilleures destinations au monde pour l’observation des oiseaux. Un immanquable !


Cerise sur le gâteau, Mindo est aussi un endroit privilégié pour observer les papillons. Il en existe 90 espèces rien que dans cet écosystème. Mais je vous dis tout dans mon article spécialement consacré à ce petit coin de paradis.

La fondation Jocotoco fait aussi partie de mes partenaires. Elle protège plusieurs écosystèmes disséminés partout en Équateur et propose de se perdre en lodge au milieu de la nature. Une expérience inoubliable pour se reconnecter avec la Pachamama.

Les oiseaux d’Amazonie, en cris et en couleurs

On descend désormais dans les terres basses, à moins de 1 000 mètres d’altitude. À l’est de la cordillère des Andes, c’est déjà l’Amazonie. Enfin, soyons précis, ce sont les portes de l’Amazonie. Entre Macas et Lago Agrio, une longue route sillonne tout proche des réserves naturelles et des parcs protégés. Ceci dit, l’activité de l’homme étant bel et bien présente, les animaux n’aiment pas trop s’en approcher et il faudra s’éloigner un peu pour pouvoir profiter de la faune variée. Cette zone reste proche de la forêt et vous y trouverez de nombreux refuges pour animaux blessés. À Puyo ou à Tena, ils sont nombreux. Mais attention, sachez distinguer les projets sincères des pièges à touristes.

Si vous n’avez pas le temps d’aller en Amazonie profonde pendant plusieurs jours ou que vous ne vous sentez pas de voir toutes ces petites bêtes dans leur milieu naturel, je vous recommande de vous rendre vers Puerto Misahuallí, tout près de Tena, ou bien de vous éloigner un peu de Puyo vers Canelos. J’y ai des partenaires qui sauront vous faire apprécier la culture de l’Amazonie et ses traditions millénaires et vous y croiserez sûrement quelques oiseaux. En plus d’autres types de toucans, c’est devenu désormais le royaume des perroquets (loros et guacamayos), aussi colorés que bavards ! Contrairement à la croyance populaire, ils ne répéteront pas vos paroles. Mais croyez-moi, ils savent se faire entendre !


Pour profiter à fond de la diversité de nos amis à plumes, je vous recommande de faire un tour chez notre ami Thierry qui s’occupe de la réserve de Río Bigal. Ce projet de conservation est un corridor écologique, un espace pour que les animaux puissent continuer à vivre et prospérer dans leur écosystème, à l’abri des menaces. Située entre le Sumaco et le Yasuní, cette réserve n’abrite pas moins de 450 espèces d’oiseaux, 51 espèces de mammifères, 64 types de reptiles, 58 espèces d’amphibiens, 159 espèces d’araignées et, tenez-vous bien, 1 266 types d’insectes (dont plus de la moitié sont des papillons, rassurez-vous !). C’est un endroit formidable pour prendre conscience de l’incroyable règne animal qui nous entoure. Eh oui, l’humain n’est qu’une espèce parmi d’autres...

En Amazonie profonde, c’est encore à un autre niveau. La réserve du Cuyabeno ne compte pas moins de 550 espèces d’oiseaux ! Je vous en parlais dans mon autre article, cet endroit est tout à fait incroyable. Mes partenaires y proposent des séjours personnalisés pour les ornithologues. En plus des perroquets, perruches et guacamayos, vous pourrez y croiser le hoazin, ce drôle d’oiseau au cri reconnaissable dont l’envergure des ailes peut atteindre plus de deux mètres et dont le gentil surnom est « dinde fétide ». Sa chair étant immangeable, on comprend donc pourquoi il a survécu et n’a pas évolué depuis la Préhistoire ! Vous y verrez aussi des martins-pêcheurs et des cousins de nos hérons et cormorans. Ouvrez l’œil, c’est aussi dans le Cuyabeno que vous pourrez apercevoir les timides dauphins roses qui peuplent les lagunes du « bosque inundado » (forêt inondée).

Le Yasuní est l’autre aire protégée de l’Amazonie. On n’y recense pas moins de 610 espèces ! Les lodges y sont installés plus en profondeur et les oiseaux y sont donc bien plus enclins à se montrer. La plupart des installations touristiques disposent de passerelles permettant de vous adonner à l’observation des oiseaux au plus proche d’eux. Depuis la canopée et au lever du soleil, c’est toute la forêt que vous entendez se réveiller. Et si vous cherchez une rupture totale avec le monde, c’est l’endroit qu’il vous faut. Plusieurs de mes partenaires, organisent des séjours ornithologiques avec des guides spécialisés pour être au plus proche de la nature. C’est en petits groupes que vous partez à la recherche d’espèces rares comme l’aigle harpie, le héron agami ou encore le faucon pèlerin endémique. Hormiguero amazónico, trepatroncos, saltarín, momoto coroniazul, tangara del paraíso ou picoplato… vous parlerez bientôt couramment l’oiseau équatorien !


Je vous recommande vivement de vous munir d’un petit guide pour l’observation des oiseaux ainsi que de vos propres jumelles afin de ne pas en perdre une miette. Pour une observation optimale, je vous dis tout ce qu’il faut mettre dans votre valise ici.

La côte et les Galápagos : frégates, albatros et plus encore !

Vous pensiez que vous aviez fait le tour de la biodiversité locale ? Que nenni ! Proche de la mer, il n’y a pas que des mouettes en Équateur mais, au contraire, une véritable mine d’or ornithologique.

À Guayaquil dans l’estuaire du río Guayas, ne ratez pas l’Isla Santay qui héberge près de 100 espèces d’oiseaux à seulement un kilomètre de la ville ! La mangrove de Churute abrite aussi des espèces d’oiseaux aquatiques, se nourrissant des poissons et vivant entre air et mer. Si l’Isla Santay se visite en autonomie, vous devrez en revanche prendre un guide pour la mangrove.

Tout le long de la côte équatorienne, vous trouverez des parcs naturels où la nature a toute sa place. Notamment le parc Machalilla, qui abrite la fameuse forêt tropicale sèche, est un incontournable. Au-delà de sa partie continentale, en fait aussi partie la fameuse Isla de La Plata. La blague dit que si elle s’appelle l'île d’« argent », c’est parce qu’elle est si recouverte d’oiseaux que le guano produit la rend brillante ! Sur à peine 7 kilomètres carrés, vous pourrez apprécier les fous à pattes bleues, les fous de Nazca ou encore l’unique colonie d’albatros en Équateur continental. Une option économique si le voyage aux Galápagos s’avère trop onéreux.


Sur le reste de la côte, je vous suggère bien entendu d’élargir vos horizons. Mais si ce sont les oiseaux qui vous intéressent, filez dans la réserve de Mache-Chindul. Ce parc naturel très peu connu des touristes étrangers est la maison de pas moins de 490 espèces d’oiseaux. Vous y serez tranquilles pour profiter de la faune exceptionnelle du Chocó andin. Enfin, sur la côte nord, du côté de Mompiche, il y vit des aras protégés mais aussi 35 types de chauves-souris ! Et en bonus, pendant la nuit, vous pourrez apprécier le plancton lumineux qui peuple les vagues de ce coin d’Équateur.

Bien entendu, je ne pouvais finir cet article sans parler de l’archipel à la biodiversité la plus protégée au monde : les Galápagos

Si Charles Darwin s’en est énamouré, ce n’est pas pour rien ! Intouché par l’homme jusqu’à sa redécouverte par les Espagnols au XVIe siècle, cet ensemble d'îles a la particularité d’être une chaîne de volcans au cœur de trois courants marins distincts. C’est le laboratoire de la nature et le lieu de naissance de la fameuse théorie de l’évolution. Et pour cause ! Les animaux de ces îles vierges ont évolué au fil des courants et du climat.

Pour les amateurs d’ornithologie, c’est le Graal ! Avec 179 espèces d’oiseaux dont 28 endémiques, il faudra faire chauffer l’appareil photo… parmi elles, on retrouve 13 des illustres pinsons de Darwin mais aussi l’albatros des Galápagos, les fous à pattes rouges, le cormoran aptère, la frégate superbe et bien entendu le fameux manchot des Galapagos, le plus petit de son espèce ! Foulques, flamants roses, pluviers, sternes, pétrels et bécasseaux viennent compléter le vaste tableau des oiseaux aux Galápagos.

Mais attention, en fonction des espèces que vous souhaitez voir, planifiez bien votre itinéraire. Que vous décidiez de faire les îles en séjour terrestre ou en croisière, identifiez les espèces qui vous intéressent pour ne pas les rater. Si ce sont les manchots qui vous intéressent, il faudra obligatoirement vous rendre vers Isabela et Fernandina par exemple. Si ce sont les albatros, ce sera sur Española entre mars et décembre, en croisière seulement. Demandez-moi conseil pour optimiser votre itinéraire et réaliser le voyage ornithologique d’une vie.

Quelle est la meilleure période pour observer les oiseaux ?

Comme vous pouvez vous en douter, cela dépendra forcément de la région dans laquelle vous vous rendrez et des périodes de reproduction de chacun de nos amis à plumes. Mais rassurez-vous, quelle que soit la saison, il y aura des oiseaux à observer ! Si vous ne savez pas comment choisir, l’association BirdLife organise un festival des oiseaux en octobre.

Et pour pouvoir planifier votre voyage sereinement, je vous invite à lire mon article sur la météo pour ne pas visiter tout le pays sous la pluie.

Amis des oiseaux, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne préparation de voyage pour que vous puissiez vous aussi profiter des merveilles de mon pays d’adoption. Si je ne suis qu’un ornithologue amateur, je me ferai un plaisir de vous recommander les bons endroits et les bons contacts pour faire de votre séjour un moment inoubliable au paradis des oiseaux !

À bientôt !

Léon de Quito

Un road-trip dans les Andes ? Un séjour en Amazonie ? Une croisière aux Galapagos ? Je vous aide avec plaisir à profiter des trésors de l’Équateur aux meilleures conditions grâce aux partenaires du Réseau Solidaire ! Dès maintenant, vous pouvez aussi me poser toutes vos questions sur le Forum en commençant une nouvelle discussion. Allez, je vous attends !!!