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Georges le solitaire : l’histoire qui saura vous émouvoir

Connaissez-vous Georges le solitaire ? La célèbre tortue connue à travers le monde pour être la dernière de son espèce ? Je vous dévoile toute son histoire !

En bref : Résumé de l’épopée de Georges le solitaire, la dernière tortue de son espèce, trouvée sur l’île Pinta aux Galápagos.

Lors de votre voyage en Équateur, vous aurez sûrement envie de faire un petit tour à l’archipel des  Galápagos. Mais alors, avez-vous déjà entendu parler de mon ami Georges le solitaire ? Je suis solitaire également mais Georges gagne la palme ! Je vous raconte son histoire.

La fabuleuse histoire de Georges le solitaire

Un petit point sur les îles Galápagos

Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’archipel des Îles Galápagos est situé dans l’océan Pacifique, à environ 1 000 km du continent sud-américain, et compte dix-neuf îles. C’est l’activité sismique et la présence de volcans toujours en activité qui les ont formés. On y trouve une variété de faune assez incroyable. Parmi elle, les célèbres tortues géantes qui ont inspiré en 1835 le naturaliste Charles Darwin à l’écriture de son meilleur ouvrage « L’origine des espèces ». 

Ce groupe d'îles a été (et est toujours) très étudié par la communauté scientifique afin de découvrir les merveilles d’un écosystème quasiment intouché par l’homme, mais également afin de le protéger des dangers potentiels. C'est pour cela que le parc national des Galápagos fut créé en 1959 afin de préserver les espèces endémiques et surtout conserver les espèces menacées natives par l’introduction d’espèces invasives. L'une des histoires les plus marquantes de cet engagement pour la conservation a été celle de la bataille pour la survie d'une espèce emblématique des tortues géantes à travers Georges le solitaire.

La découverte de Georges

La légende raconte que tout a commencé quand les baleiniers et les pêcheurs ont laissé des chèvres sur l’Île de Pinta, la plus au nord de l'archipel et l'une des plus petites, avec une superficie d'environ 60 kilomètres carrés, pour avoir une réserve de la viande fraîche lors de leurs arrêts. En plus de se nourrir de leurs œufs et de leurs petits, leur introduction a détruit la végétation et l'habitat des tortues. Au fil des années et voyant les dégâts, le gouvernement équatorien a déclaré les tortues des Galápagos comme espèces protégées. Mais alors, à force de les manger, ce qui devait arriver arriva : une réduction des différentes espèces de tortues géantes incluant les « Chelonoidis abingdonii », qui est celle dont notre cher Georges faisait partie. Le nom de « Georges le solitaire » lui a été donné vu qu’il était le dernier de son espèce. Un effort a été fait pour retirer les chèvres de l'île, récupérer la végétation d'origine et permettre de préserver l’écosystème, mais ce n’est qu’en 2003 que les chèvres ont été éradiquées.

Quelle surprise ! Un spécimen de tortue mâle vivant, endémique de l’île, a été découvert en 1972, alors qu’elle paraissait inhabitée. La joie initiale d'une telle découverte a rapidement été éclipsée lorsqu'il a été constaté qu'il n'y avait pas d'autres individus comme Georges, même pas une femelle alors qu’il était le dernier espoir de l'homme pour ne pas être inclus dans la longue liste des espèces disparues de la terre. Il était considéré comme l’une des espèces les plus rares au monde. Sa carapace ressemblait à une selle, il mangeait des plantes et arrivait même à attraper les feuilles des branches à mi-hauteur grâce à son long cou. Les tortues géantes des Galápagos mesurent généralement plus d’un mètre et peuvent peser jusqu’à 400 kilogrammes, même si en moyenne elles n’en pèsent « que » 220 kg. Incroyable, non ?

Après sa découverte, Georges le solitaire a été transféré en 1972 à la station de recherche Charles Darwin, sur l'île de Santa Cruz, où d’énormes efforts ont été déployés pour parvenir à sa reproduction. Pour cela, il a été rejoint avec deux femelles d'une sous-espèce très similaire, « Chelonoidis becki », dans l'espoir qu'elles laisseraient leur progéniture même en sachant les risques associés à l'espèce hybride, pour assurer une descendance. Mais c'était la seule chance de préserver leurs gènes, alors il fallait essayer ! Soit dit en passant qu’au cours de ces années d'isolement avec les deux femelles, Monsieur aurait apparemment pris du poids et aurait été mis au régime pour perdre ses quelques petits kilos en trop !

Au début, il n'a manifesté aucun intérêt pour ces dames, ce qui a soulevé les inquiétudes des spécialistes, mais au fil du temps et une fois acclimaté, il a copulé avec elles. Un beau jour, les femelles ont commencé à pondre leurs œufs, nourrissant tous les espoirs, mais une fois de plus, la déception était présente lorsqu’il s'est avéré que les œufs n’étaient pas viables. Ainsi, les années ont passé et chaque tentative s’est soldée par un échec.

C’est alors le 24 juin 2012 que Georges le solitaire nous a quitté. L’espèce Chelonoidis abingdonii est officiellement déclarée éteinte. On estime qu'il aurait eu plus de cent ans et qu’il serait né entre 1903 et 1919. C’est quand même bien en dessous de l'espérance de vie normale des tortues des Galápagos, l'une des espèces les plus anciennes de la planète qui peut vivre jusqu’à 200 ans. Pourvu que je vive aussi longtemps !

Son voyage aujourd’hui

Comme moi, Georges le solitaire est un grand voyageur. Alors, après son périple de l’île Pinta jusqu’à l’île de Santa Cruz, il a été congelé et c’est au musée américain d'histoire naturelle de New York qu’il a été transféré. En 2013, un taxidermiste a commencé le processus de conservation et des échantillons ont également été prélevés sur sa peau pour tenter de faire perpétuer son espèce.

Après une courte exposition au musée de New York en 2014, Georges est retourné sur l'île de Santa Cruz pour y être définitivement déposé et exposé à la station Charles Darwin, où vous pourrez également apprendre sur le processus d'élevage des tortues et de réintroduction dans leur habitat naturel. Vous apprendrez toutes les étapes, de l’incubation des œufs à l’éclosion, de l’observation des bébés tortues à leur réintroduction dans les habitats leur correspondant. Je vous ai dit que le principal objectif du parc national est la protection des tortues dans leur milieu naturel : de plus de 100 000 au XIXe, elles ne sont que 15 000 environ, réparties en 12 espèces, dont deux éteintes.

Un espoir pour l’avenir ?

La mort malheureuse de Georges le solitaire, la dernière tortue géante sur l'île de Pinta, semblait représenter la fin de l'espèce, mais des descendants hybrides de « Chelonoidis abingdonii » ont été identifiés au volcan Wolf, au nord de l'île Isabela, parmi une analyse de près de 1 700 tortues. Les chercheurs auraient trouvé quelques mâles, femelles et descendants ayant une partie de l’ADN de la même espèce que Georges…mais également provenant de l’Île Floreana ! Des spécimens ont été rapatriés pour être étudiés. L’ADN des ces tortues va être analysé et servira à mettre en place une stratégie de reproduction :  réintroduire autant que possible les gènes présents à l’origine sur Floreana et Pinta. La progéniture née en captivité et descendant des deux espèces disparues devrait rejoindre ses îles d’origine d’ici 5 à 10 ans.

La réintroduction de ces tortues dans leurs îles d’origine ainsi que la restauration de leur habitat sont en effet essentielles pour la préservation des écosystèmes particuliers de  ces îles.

Alors, est-ce bon signe pour l’avenir ?

En tous cas, si vous souhaitez venir faire un tour en Équateur, c’est avec plaisir que je vous aiderai dans la préparation de votre voyage. Pour cela, n’hésitez pas à vous rendre sur le forum du Réseau Solidaire ToutÉquateur avec toutes vos questions sur un séjour terrestre ou à m’envoyer votre demande de devis pour une croisière.

A très bientôt, 

Léon de Quito 

 



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