Préparer, Profiter, Partager

La boucle de Quilotoa de A à Z

La randonnée la plus celèbre des Andes équatoriennes n'aura plus de secrets pour vous !

En bref : La lagune Quilotoa est la star du trekking en Équateur. C’est en effet le coin le plus connu pour une découverte en 3 jours de la région avec, comme cerise sur le gâteau, l’arrivée sur cette magnifique lagune aux couleurs changeantes.

Oui, il était grand temps que je rédige une chronique sur la boucle de Quilotoa, la reine des randonnées dans la cordillère des Andes équatoriennes ! Passionnés de montagnes, de sentiers et de volcans, vous êtes au bon endroit, en plein cœur de la Sierra. Que vous soyez des grands sportifs ou des randonneurs du dimanche, de 7 ans à 77 ans, c’est fait pour vous si vous aimez les grands espaces et que vous avez envie de quelques jours coupés du monde et en autonomie.

Un peu d’histoire concernant le Quilotoa !


Saviez-vous que le Quilotoa était un volcan avant d’être une lagune ? Et oui, c’est étonnant.

Le Quilotoa est une « caldeira » remplie d'eau et mesurant 3 kilomètres de large qui a été formée par l'effondrement de ce volcan de dacite suivi d'une éruption extrêmement violente il y a environ 820 ans, entraînant un écoulement pyroclastique (minute culture : c’est un mélange à haute température de gaz volcaniques, de vapeur d'eau et de particules solides), des coulées de boue atteignant l'océan Pacifique et le dépôt de cendres volcaniques dans l'air le long du nord des Andes. Le Quilotoa culmine aujourd’hui à 3 914 mètres d’altitude.

Depuis lors, la caldeira a accumulé de l’eau jusqu’à former un lac de cratère d'une profondeur de 250 m, et dont les minéraux dissous ainsi que des micro-algues lui ont donné une teinte d’un vert unique. Il y a des fumerolles au fond du lac et il y a des sources chaudes sur le côté est du volcan. Impressionnant , non? 

En quechua, « quilotoa » signifie « la dent de la princesse ». Ce nom mystérieux est le sujet de nombreuses légendes : demandez leur version de l’histoire aux locaux, ce sera l’occasion de pratiquer votre espagnol et, pourquoi pas, d’apprendre quelques mots de la langue des Andes.

Vous êtes prêt pour la rando?

Contrairement aux idées reçues, il n’est absolument pas indispensable de contracter les services d’un guide accompagnateur pour profiter de cette randonnée. Aussi, n’hésitez pas à vous lancer, que ce soit en solo ou en groupe !

L’avantage de cette grande randonnée andine est que vous pouvez dormir en auberge tous les soirs. Pas besoin de matériel de camping lourd à transporter, marchez léger ! 

Comme la lagune de Quilotoa est la cerise sur le gâteau après 3 jours d’efforts, je vous conseille de commencer à Sigchos. Cependant, si vous doutez de vos capacités physiques en altitude (entre 2 800 et 4 000 mètres), c’est bien sûr possible dans l’autre sens – un poil plus simple – ou d’éviter une étape. Je vous invite à lire mon article sur le mal des montagnes. Vous pouvez aussi réserver les services d’une mule pour porter vos bagages. Ne vous inquiétez pas, si vous avez un peu de temps devant vous et une grande envie de nature, vous pourrez le faire sans (trop) de difficultés..

Bien sûr, il faudra attaquer ce trek après quelques jours d’acclimatation à l’altitude et être bien équipé. Le climat en altitude change rapidement ! Comme vous êtes dans les Andes, il peut autant faire froid et pleuvoir beaucoup que faire très beau et chaud. Prévoyez alors quelques affaires chaudes et imperméables ainsi que de la crème solaire et une casquette ! Emportez aussi environ 3 litres d’eau par jour, un sandwich si un petit creux vous gagne, des fruits secs et quelques barres de céréales ou des gâteaux pour un petit plaisir lors des pauses. Il est important de bien s’hydrater et bien manger pour profiter de cette aventure. Une tenue sportive est indispensable, notamment des chaussures de randonnée ou de trail et des vêtements évacuant bien la transpiration. Des bâtons peuvent vous aider.

  Petite astuce : Les hôtels à Quito ou Latacunga offrent des services de consigne. Il faut compter au maximum 2.00 USD par jour et c’est parfois gratuit si vous y dormez une nuit. Laissez donc votre gros sac au chaud pour voyager le plus léger possible !

Vous êtes équipé ? Acclimaté ? Allez, c’est parti, courbatures et lamas garantis :

  • Étape 1 : de Sigchos à Isinliví !


De Latacunga à Sigchos, du lundi au vendredi, les bus partent à 5 h 00, 6 h 00, 9 h 30, 10 h 00, 10 h 30 et 12 h 00. Le samedi, c’est à 9 h 30, 10 h 00, 10 h 30, 11 h 00 et 12 h 00. Et le dimanche c’est à 9 h 30 et 12 h 00. Il faut compter 2 bonnes heures de trajet.

Les bus de l’après-midi ne vous permettent pas de réaliser la première étape le jour même. Si vous êtes un peu en retard (ou voulez faire 2 étapes en 1 journée), vous pouvez dormir à Sigchos. Il y a quelques hôtels basiques qui feront l’affaire pour une nuit.

Pour cette première étape, vous avez environ 12 kilomètres à parcourir (300 mètres de dénivelé négatif, 400 mètres de dénivelé positif). Il faut compter 3 à 4 heures en marchant. Pensez à m’écrire pour les indications ! Ou à demander à votre hébergement à Isinliví. Les 2 hôtels du village sont des partenaires du Réseau Solidaire, vous les retrouvez dans la liste des hébergements. Il est assez facile de se perdre. Vous pouvez utiliser aussi l’application gratuite Maps.me, ça aide beaucoup à rester sur le bon chemin. Les sentiers de randonnée sont plutôt bien détaillés et il sera (presque) impossible de vous perdre, foi de Léon.

  Petite astuce : Quand vous croisez un arbre peint de toutes les couleurs, il faut peut-être tourner. Oui, je sais, ça paraît insolite mais c’est vrai ! Vous l’aurez compris, les indications ne sont pas aussi strictes que celles du Club Vosgien, mais si vous vous perdez, vous ne le resterez pas longtemps. Il est rare de ne pas croiser d’autres compagnons randonneurs qui pourront vous aiguiller !


  Information pratique : Vous pouvez rejoindre Isinliví depuis Latacunga en transport public. Si vous ne pouvez pas faire toute la boucle, c’est une solution pour éviter l’étape 1 et quand même profiter des superbes paysages andins.

  • Étape 2 : d’Isinliví à Chugchilán !


Après un petit déjeuner matinal et avoir pris vos sandwichs, c’est reparti pour l’aventure ! Je vous conseille de décoller au plus tard vers 7 h 30 pour avoir le temps de profiter tranquillement des paysages et aussi maximiser les chances d’éviter les averses. Dans cette région, les pluies se présentent souvent dans l’après-midi. Votre hébergement peut vous remettre une carte, ça aide à se repérer même si c’est plutôt bien indiqué sur cette étape.

Aujourd’hui, vous longez presque tout le temps une rivière, c’est pittoresque ! Je vous conseille d’ailleurs de faire votre pique-nique au bord de celle-ci, c’est tellement charmant. Cette partie du canyon de Toachi, créé par une éruption antérieure à la dernière qui a coûté son cône au volcan Quilotoa, est facile d’accès. Sa profondeur maximale est de 100 mètres


Sans se perdre (oui oui, c’est quand même possible !), il faut compter 14 kilomètres (300 mètres de dénivelé négatif, 600 mètres de dénivelé positif), soit environ 5 à 6 heures de marche. Petite astuce : Au niveau du hameau avec l’église, il ne faut plus traverser la propriété mais la contourner un peu plus loin sur la droite. Ne vous inquiétez pas, ça ne rallonge pas beaucoup et le plus dur est dans tous les cas la montée suivante (qui vous offre une superbe vue sur la vallée).


Au village de Chugchilán, vous avez l’embarras du choix concernant l’hébergement. Les partenaires du Réseau Solidaire y sont bien représentés ! Si en basse saison vous trouverez toujours de la place, en haute saison il est mieux de prévenir l’hébergement de votre arrivée pour avoir une place. Les plus prudents peuvent aussi emmener une tente et un duvet, il sera toujours possible de camper.


  • Étape 3 : de Chugchilán à Quilotoa !


Voilà l’étape reine de la boucle, celle qui vous mène jusqu’à la magique lagune de Quilotoa. Et pour profiter de ce trésor, il vous faudra marcher environ 20 kilomètres (200 mètres de dénivelé négatif, 1 000 mètres de dénivelé positif), soit 5 à 7 heures selon votre rythme. Oui oui, ça se mérite !


Les paysages sont encore différents de l’étape précédente. Encore une fois, partez tôt le matin, ça peut aussi vous éviter d’être dans la dernière montée en plein soleil.  D’ailleurs, lentement mais sûrement, c’est la meilleure façon de grimper ! Évitez tant que possible les pauses en pleine ascension, c’est très dur de s’y remettre. Allez-y tout de même à votre rythme, ça reste des vacances...



Une fois arrivé au sommet, vous avez 2 options : par la droite (sens antihoraire) ou par la gauche (sens horaire). Le premier chemin est plus court. Si vous êtes déjà bien fatigué, privilégiez-le ! Si vous en voulez encore (et que vous n’avez pas prévu de faire tout le tour de la lagune le lendemain), partez de l’autre côté.

Quilotoa est un village très touristique et peu authentique. Vous trouverez beaucoup d’auberges pour tous les prix et toutes les envies. Si vous préférez une option plus charmante, pensez à me consulter !


  • Étape 4 : le tour la lagune de Quilotoa !


Selon la motivation après 3 jours de randonnée, vous pouvez juste descendre au bord de la lagune, remonter à dos de mule pour 10.00 USD par personne (mais je préfèrerais que vous utilisiez vos jambes pour une question d'éthique ;-)), ou décider de faire le grand tour. Et là, il faut compter environ 5 heures de marche.

Pour rejoindre Latacunga depuis Quilotoa, c’est 2.00 USD par personne en bus direct (5 h 30, 6 h 30, 7 h 00, 8 h 45, 10 h 45, 12 h 15, 13 h 45, 14 h 45, 15 h 30, 16 h 15 et 17 h 00). Si les horaires ne vous conviennent pas, vous pouvez sinon rejoindre Zumbahua en taxi collectif et prendre un bus de là.


  • Étapes additionnelles :

Une étape classique est Quilotoa – Tigua. N’étant presque que de la descente sur 16 kilomètres, ça soulage après la journée précédente, mais attention aux genoux ! Sur la route, vous pourrez aussi faire des rencontres insolites avec des bergers ou des agriculteurs. J’adore partir à la rencontre des communautés, rien de plus enrichissant que de partager ! Le chemin n’est pas très bien indiqué mais je suis sûr que vous le trouverez en demandant un peu d’aide à des locaux. À Tigua, vous pourrez connaître l'artisanat typique et connu au-delà des frontières de l’Équateur : les peintures naïves, très colorées, sont généralement des représentations de la région, avec les espaces naturels, les volcans et la simplicité de la vie sur les hauts plateaux. 

C’est aussi l’occasion d’acheter un souvenir à des artisans locaux, reconnus pour leur savoir-faire de la peinture sur bois et sur cuir. 

Vous avez une option peu connue via Malingua Pamba. Le jour 2, vous partez pour ce village depuis Isinliví et rejoignez la lagune le jour 3. Après avoir fait le tour de Quilotoa le jour 4, vous vous dirigez vers Chugchilán le jour 5 où vous terminez votre trek. À Malingua Pamba, vous devrez alors dormir chez l’habitant ou bien planter votre tente.

Depuis Isinliví, si ça colle avec vos jours, vous pouvez rester une journée supplémentaire pour découvrir le marché aux animaux de Guantualo le lundi. Sinon, c’est aussi un bon camp de base moins touristique que la lagune : il y a de nombreuses possibilités de randonnées à la journée (comme depuis Chugchilán, d’ailleurs).


  • Petits conseils en vrac :

  • Tout au long de la boucle, c’est très sûr. Vous pouvez rencontrer des chiens peu aimables qui « protègent » la propriété. Ce sont en fait plutôt des alarmes que des animaux de compagnie. Si vous vous baissez pour ramasser un caillou, ils s’enfuient généralement très rapidement comme ils ont malheureusement l’habitude d’être maltraités. Sinon, vous pouvez faire un petit détour, ça fonctionne aussi.

  • Parfois, des enfants vous aborderont peut-être pour échanger quelques mots avec vous, les gringos. Si certains vous demandent de l’argent, il ne faut bien sûr pas accepter.

  • Vous n’avez pas de distributeur sur la boucle, pensez donc à prendre avec vous suffisamment d’argent en espèces pour vos étapes (environ 20-30 USD/nuit entre l’hébergement et les repas). Certains gîtes acceptent le paiement par carte avec un supplément de 8 % correspondant aux frais bancaires.

  • Pour celles et ceux qui ne sont pas de grands marcheurs, il est possible d’aller à la lagune en excursion à la journée depuis Quito et Latacunga. Dans les faits, cela vous reviendra plus cher alors que prendre le bus à l’aller et au retour est très facile.

  • Pour celles et ceux ayant une voiture, il est possible de la garer à Sigchos, faire la boucle et prendre un bus entre la lagune et Sigchos pour la récupérer ensuite.

  • Pour vous remettre de cet effort, vous pouvez continuer vers Baños et vous détendre dans les eaux thermales, à moins que les grands espaces vous inspirent et les excursions en Amazonie vous attirent ! Vous pouvez voir toutes les informations concernant la forêt amazonienne içi.  À moins que vous vouliez profiter des incontournables Galápagos en croisière, je vous aide avec plaisir. D’ailleurs, saviez-vous que le parc national des Galápagos a été créé en 1959  pour préserver les tortues géantes endémiques de cet archipel volcanique ? Je vous invite à lire mon article en relation avec les croisières . L’équipe est d’ailleurs là pour répondre à vos questions.

Voilà, je crois que vous savez tout. Si vous avez encore des questions, je suis à votre disposition. Pour une fois, je demanderai peut-être de l’aide aux p’tits jeunes de l’équipe qui sont bien plus sportifs que moi !

J’attends vos plus belles photos avec plaisir pour les partager avec toute la communauté de voyageurs sur le blog ou le forum.

À très bientôt,

Léon de Quito

Un road-trip dans les Andes ? Un séjour en Amazonie ? Une croisière aux Galapagos ? Je vous aide avec plaisir à profiter des trésors de l’Équateur aux meilleures conditions grâce aux partenaires du Réseau Solidaire ! Dès maintenant, vous pouvez aussi me poser toutes vos questions sur le Forum en commençant une nouvelle discussion. Allez, je vous attends !!!

 

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