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Saraguro : à la découverte d'une culture indigène d'Équateur

Le peuple de Saraguro a conservé des traditions ancestrales fortes dans la modernité. Loin d'être du folklore, ils partagent leur culture avec fierté.

En bref : N’hésitez à pousser le voyage un peu plus au sud du pays pour découvrir un peuple fier de ses coutumes et un artisanat de qualité. Je vous présente Saraguro !

À Saraguro, un des cantons de la province de Loja, se trouve l’un des rares peuples endémiques de l’Équateur qui perpétue ses traditions ancestrales. Situé à 2 400 mètres d'altitude, le petit village équatorien domine les collines environnantes. Une étape sympathique, située à une heure de Loja et deux heures de Cuenca, dans le sud des Andes équatoriennes, pour les voyageurs qui recherchent des destinations rurales et typiques lors de leur voyage en Équateur.


Histoire des Kichwas de la Sierra, les habitants de Saraguro

La population totale du canton de Saraguro représente plus de 30 200 habitants dont 30 % sont d’origine indigène kichwa de la Sierra et 70 % métisses. Le canton a une superficie de 1 080 km2.

L’économie de Saraguro repose sur l’agriculture, l’élevage, la production artisanale, l’exportation de marbre et le tourisme. C’est une forme de tourisme communautaire qui s’est développée à Saraguro : logement chez l’habitant, manifestations festives et culturelles, échanges interculturels, visites d’ateliers artisanaux, sports, excursions dans des sites naturels (comme « los Baños del Inka », ensemble de petites grottes et de cascades situées à 30 minutes à pied du village), etc. La terre de Saraguro, située sur la cordillère des Andes, est très fertile et le climat est froid-tempéré et les Saraguros utilisent des méthodes artisanales de plantation.


Les Saraguros, communauté indigène d’ethnie kichwa, sont réputés pour être charismatiques, humbles et fiers de leurs racines. Ils ont conservé au fil du temps et des sociétés de plus en plus modernes leurs mythes et croyances que les mémoires vivantes de la communauté expriment à travers la musique et le conte.



Les terres montagneuses qu’ils occupent actuellement appartenaient à l'origine au peuple quichua, lui-même descendant des civilisations colla, aymara et yuracaré. Ils ont ensuite été pris d'assaut par les Paltas puis conquis par l’Empire inca. La légende dit que les Kichwas seraient originaires des bords du lac Titicaca et auraient été chassés, raison pour laquelle ils se seraient alors réfugiés à Saraguro.


Fêtes et traditions indigènes

Les habitants de Saraguro perpétuent l’une des cultures ancestrales les plus représentatives d’Amérique, notamment à travers des pratiques médicinales et la vénération de leurs dieux incarnés par la nature vivante (la faune et la flore). Des hommes et des femmes de sagesse (« abiduría » ou « hampiyachakkuna ») détiennent la connaissance médicinale « yachak » et mènent les cérémonies de guérison et les rituels andins effectués dans des lieux sacrés rodés par un environnement naturel (cascades, grottes, collines, lagunes, terrasses). Ce savoir est transmis oralement de génération en génération. Le soignant est un intermédiaire entre la Pachamama, qui fournit les plantes et les éléments naturels pour la guérison, et le patient malade dont les symptômes sont liés à des facteurs surnaturels (esprits), naturels (température, phases lunaires) et personnels (stress, mauvaise conduite, désirs insatisfaits), selon eux. Saraguro fait même partie du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008 et a été intégré dans un projet de récupération de médecine ancestrale par les plantes médicinales à travers d’ateliers, de renforcement culturel et de création de jardins.

Les pratiques des Saraguros sont également ancrées dans l’« Alli Kawsay » ou le « Buen Vivir » de la culture andine qui consiste à satisfaire les besoins d’une communauté en gardant un équilibre entre les humains et la nature. Ce terme fait partie de la Constitution équatorienne depuis 2008.

Les Saraguras sont des femmes artisans dont l’une des formes d’art les plus connues est celle de la confection de bijoux tissés traditionnels. En 2010, 78 femmes et deux hommes se sont regroupés dans la Méga Coopérative Artisanale Saraguro pour augmenter leur production et s’ouvrir aux marchés internationaux. Cela a porté ses fruits, mais la vente sur place, autour du parc central, reste très importante. Vous pouvez vous y procurer des colliers (comptez 40.00 USD), des bracelets, des boucles d’oreilles, des bagues, des porte-clés, de toutes les couleurs. L’artisanat saraguro inclut également la confection de textiles à la main comme des ponchos, des châles, des bonnets, des écharpes et des instruments de musique ou divers objets en bois, terre ou calebasses, dont les prix varient entre 1.00 et 50.00 USD la pièce. Les plus élaborés et prenant du temps peuvent monter jusqu’à 150.00 USD. De chouettes souvenirs à rapporter pour impressionner la galerie !

L'ikat est un métier à tisser d'origine asiatique avec lequel l'artisanat est fabriqué. Il est également connu sous le nom d'artisanat de macana, qui est un vêtement semblable à un tissu porté par, entre autres, les femmes saraguras.

La technique artisanale de fabrication de la macana a été déclarée patrimoine culturel immatériel de l'Équateur en 2015 afin d’éviter sa disparition. Cette élaboration de tissus et de colorants anciens, qui sont transmis d'une génération à l'autre, doit continuer d’être un signe sans équivoque du peuple saraguro.

Pour faire connaître leur culture et leurs coutumes au grand public, les familles de la communauté ont impulsé l’organisation de plusieurs événements lors desquels les femmes portent des chapeaux blancs et noirs, de longues jupes noires et des colliers de perles colorés appelés « chakiras ». Les hommes, eux, sont vêtus de noir et portent des chapeaux, des ponchos et des pantalons s’arrêtant en dessous des genoux.

  • Le 21 mars a lieu le Pawkar Raymi, une célébration religieuse préhispanique de la floraison en honneur à Pachacamac. À cette occasion, les premières récoltes de l’année sont offertes en remerciement à la Terre-Mère (Pachamama). Plusieurs pèlerinages et rituels, comme la constitution d’une figure en croix avec les premiers fruits, semences et fleurs, sont effectués à cette occasion. Un grand banquet est préparé avec des pommes de terre, du cuy, du pain, du fromage, du mote (sorte de maïs à gros grains), le tout arrosé de chicha.
  • En avril, pour la Semaine sainte, le festival de la « Supalata » met à l’honneur la gastronomie (dulce de sambo, tamal ou encore quinoa).
  • Tous les 10 mai, les habitants célèbrent la création de leur canton.
  • Le 21 juin : comme dans toutes les communautés andines, l’Inti Raymi ou la fête du soleil est célébrée.
  • Le Festival de la musique andine et des danses folkloriques où sont organisés, entre autres, des défilés de costumes typiques et un concours de filage du fil le plus fin.
  • Le 21 décembre : la rencontre de « marcantaitas et marcamamas » est organisée pour célébrer el Kapak Raymi et Noël à travers un défilé religieux culturel. Cette rencontre réunit chaque année autour de 3 000 participants, 60 artisans et entrepreneurs gastronomiques.
  • Les Jeux ancestraux sont organisés avec le soutien du Ministère des Sports et ont lieu dans le colisée municipal de Saraguro. Ils réunissent des groupes équatoriens et une délégation péruvienne, une argentine et une bolivienne. Chaque peuple présente ses traditions culinaires, sportives et musicales. Cette cérémonie d’ouverture rythmée par les rituels de remerciement à la Pachamama est suivie des jeux dans le stade Julio Ordóñez comme « el hilado del wango », une méthode pour fabriquer du fil ; « el palo encebado », un jeu pour les plus costauds qui consiste à se hisser en haut d’un tronc enduit de graisse ; des escarmouches amicales, des courses en sac et de voitures en bois, une compétition de pelure de pomme de terre, etc.

J’ai un super partenaire qui propose des tours dans le coin, de dormir chez l’habitant et de partager le quotidien de la population locale. Sans aucun doute une expérience enrichissante ! 

Cette région possède également des paysages particuliers comme le désert de Jubones, composé de canyons, de collines et où prédominent de forts vents. Amoureux des grands espaces et de la tranquillité, c’est votre lieu pour un trek ou une excursion atypiques.

Saraguro : terre du maïs

Le nom de ce peuple indigène est la composition des mots quechuas « zara », qui signifie maïs, et un autre mot qui pourrait être ver, abondé, germé ou d’or. Quoiqu’il en soit, la culture de Saraguro est étroitement liée à la culture du maïs.

Leur boisson traditionnelle est la « chicha de jora de maíz » qui se prépare avec de la « jora », du maïs germé. Cette boisson sacrée, tout droit venue de l’époque pré-Inca, est préparée pour les actes cérémoniaux et les fêtes traditionnelles du canton.

Peu de voyageurs s’aventurent au sud de Cuenca. Ce coin méconnu regorge pourtant de richesses culturelles mais aussi naturelles. Si vous souhaitez sortir des sentiers battus et ne pas croiser d’autres étrangers, passer un jour ou deux à Saraguro est une fantastique expérience ! Laissez-vous tenter :-).

N'hesitez pas à me contacter ou à m'écrire dans le forum lors de la préparation de votre voyage pour des conseils et des adresses pratiques ou lors de votre arrivée à Quito pour un traditionnel briefing gratuit de bienvenue ou pour avoir pendant votre voyage l'assistance francophone 24/7 et des réductions dans des dizaines d'établissements avec notre Carte Premium.

A bientôt,

Léon de Quito

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